Le Huayna Potosi est une des montagnes de la région de La Paz, en Bolivie. Son sommet culmine à 6,088 mètres et est reconnu comme étant l’un des « 6000 » mètres les plus faciles. En d’autres termes, accessible aux amateurs (mais bien-sûr…). Il est donc particulièrement prisé des voyageurs en manque de sensations extrêmes et de nature sauvage. Pourtant, cette ascension, seulement 60% des personnes l’ayant tenté la réussisse. Retour sur l’expérience la plus dure, autant physiquement et mentalement, que Faustine et Maxime, 2 voyageurs pourtant aguerris et adeptes des trecks, n’ont jamais eu à réaliser. Ils vous racontent.
1/ POUR QUI CETTE ASCENSION EST-ELLE CONSEILLÉE ?
L’ascension du Huayna Potosi est vendue comme “accessible à tous”. Il suffit d’être majeur et en bonne condition physique. Mais ne vous y méprenez pas. Cette ascension, nous l’ont subi plus que vécu. Les conditions météorologiques de haute montagne, l’effort physique et les capacités mentales sont mis à rude épreuve et nous ne le conseillent donc qu’aux personnes en forme bien entrainées et tarées motivées. Heureusement, vous aurez une journée d’entrainement au préalable avant de vous lancer à la conquête de cet enfer blanc (et magnifique).
2/ COMMENT TROUVER UN BON GUIDE ?
Qui dit épreuve physique de haute montagne dit SÉCURITÉ avant tout ! Après quelques recherches sur internet, nous avons réussi à trouver le contact d’un guide indépendant, German, qui réalise toutes les ascensions de sommets boliviens, dont le Huayna Potosi. Il parle espagnol et anglais, et il possède beaucoup de très bons avis sur TripAdvisor, ce qui nous a rassuré, et nous avons donc décidé de mettre nos vies entre ses mains 🙂 Nous l’avons contacté par e-mail directement. Le prix annoncé par les agences est un peu cher et nous espérions pouvoir négocier un meilleur prix en passant par lui. Il est rassurant et super pro donc BANCO, ce sera lui. Pour 950 bolivianos chacun (128€), il s’occupera de vous pour 3 jours et il vous équipera de la tête au pieds : baudrier, sac de couchage, piolet, gants, lunette de soleil. Après cette séance d’essayage, vous êtes enfin parés pour l’expérience de votre vie (de la notre en tout cas). A noter qu’il y a généralement 1 guide pour 2 personnes, et ce fut notre cas. Au petit matin, German passe vous prendre à l’hôtel. Fini le confort et les petits déjeuners sous le soleil. L’aventure commence.
Pour ceux qui ne sont pas encore découragés, voici comment contacter German en direct :
Facebook : German MountainGuide – La Paz
3/ COMMENT RÉALISER CETTE ASCENSION ?
Il est possible d’escalader le Huayna Potosi en 2 ou 3 jours. Pour les plus novices, ceux qui n’ont jamais vraiment fait de montagne, nous recommandons de prendre les 3 jours pour être un chouilla plus préparé.
♥ JOUR 1
Le premier jour est dédié à l’entrainement, où vous apprendrez entre autre à vous servir correctement du matériel sur un glacier. Ce n’est pas tous les jours que vous utiliserez un pic à glace ou des crampons. À 8h30, vous quittez La Paz (3500m) avec comme objectif de rallier le premier camp de base, à 4,750 m d’altitude. Vous l’atteindrez pour le déjeuner où votre guide vous mijotera un bon petit plat. Le ventre plein il est temps de vous entrainer en conditions du réel. Après une heure de marche vous atteignez votre terrain de jeu : un immense glacier que vous devrez escalader pendant 2/3 heures. Rassurez-vous, l’ascension est plutôt facile (même par temps nuageux) et le paysage d’une beauté époustouflante. Pour terminer cette journée, vous devrez escalader une paroi de 3 mètres, inclinée à 90°. Mission impossible pour nous (pas pour German, vous vous en doutez). Une première journée amusante et “fun”, loin de ce qui nous attend (naïfs que nous sommes). Un bon diner plus tard et il est temps de dormir. Demain, vous serez à 5,130 m d’altitude pour votre deuxième nuit.
♥ JOUR 2 :
Après un bon petit déjeuner, vous partirez vers 9h pour, le deuxième refuge, point de départ pour l’ascension finale ! Pour cette marche de 2h, pas besoin d’équipement, seulement un sac à dos avec le matériel et de bonnes chaussures de marche. Une fois arrivés au Campo Alto, à 5,300 m, le programme de la journée sera très simple : déjeuner, repos, goûter, repos, dîner (à 17 heures) et pour finir…repos jusqu’à minuit. Et là, votre 3ème et dernière journée commence, avec l’impression qu’elle ne finira plus.
♥ JOUR 3 :
00h. Votre réveil sonne. C’est parti pour le sommet du Huayna Potosi, à 6,088 m. L’objectif est de l’atteindre avant 7h du matin, car ensuite cela devient trop dangereux. C’est là où réside toute la difficulté de cette ascension. Un challenge physique de nuit, minutieusement timé. Le début de la montée, pendant 3h, est étonnement plutôt facile. Puis, ça se complique un peu plus tard, surtout à cause de l’altitude : maux de tête, nausées et fatigue (autant mentale que physique). Votre guide sera bien-sûr un sérieux support pour vous permettre d’atteindre le sommet. Si vous n’avez toujours pas renoncé (comme beaucoup de personnes que nous avons croisé, redescendant sans avoir vu le sommet) il vous reste la partie la plus compliquée, celle qui nous a éprouvé comme jamais et qui nous fait encore frissonner aujourd’hui : l’escalade. Le rythme s’accélère sérieusement, avec le jour qui pointe son nez et qui nous averti que bientôt, nous devrons rebrousser chemin, sommet atteint ou non. Les 100 derniers mètres sont les 100 mètres les plus longs de notre vie. Pleurs, envie de tout arrêter, maux de plus en plus handicapants. Mais nous arrivons finalement au bout, épuisés. Il est 7h du matin et nous sommes partis à minuit et demi… Quelques photos plus tard, il vous faudra 3h de descente sous le soleil et un crochet par le Campo Alto pour récupérer vos affaires, passer le camp de base à 4,750m et rejoindre La Paz vers 13h30.
4/ LES RÉACTIONS À CHAUD DE FAUSTINE ET MAXIME
Faustine :
“Pour être tout à fait honnête, l’ascension du Huayna Potosi fut l’une des expériences les plus dures de toute notre vie, mentalement, mais aussi physiquement. Après il faut bien l’avouer nous n’avions jamais fait de vraie ascension et nous sommes loin d’avoir une hygiène de vie parfaite 😉 Sur les 7 groupes, 4 sont arrivés au bout et 3 ont du faire demi-tour. Pour arriver en haut, il avoir un gros, un énorme mental, un bon physique ou alors aimer les sports extrêmes et le dépassement de soi ! Donc si vous avez envie de souffrir un peu (ou beaucoup pour certains), découvrir des paysages merveilleux, et vivre une expérience unique et authentique, tentez l’ascension !”
Maxime :
“Ça a été franchement dur, et pourtant nous n’en étions pas à notre premier treck. Par contre escalader un glacier, ça ne nous arrive pas tous les jours. Le guide a été pour moi l’élément déterminant de ce séjour. German, en plus de nous avoir mené jusqu’au sommet, nous a bichonné durant ces 3 jours. Tous les repas étaient copieux et bons, il faisait vraiment attention à ce que tout se passe bien. Nous pouvons dire, en comparaison avec ce que les autres groupes mangeaient, que nous avons été gâtés (German est un bon cuisinier). Mais un bon guide c’est aussi quelqu’un qui vous motive et qui lorsque vous êtes sur le point de craquer ne va pas baisser les bras et vous dire « OK on rentre », mais plutôt « Courage c’est bientôt fini, vous allez y arriver ! »
Tout comme nous, Faustine et Maxime ont aussi réalisé l’ascension du volcan Villarrica au Chili. Motivés pour le tenter à votre tour ?